PARLONS D'HISTOIRE ...

Voici un peuple insaisissable, un mythe vivant.

Ils nous laissent rêveur quant à leur mode de vie, et leur philosophie de vie …

le voyage des mots :

Appelés dans son ensemble tziganes, ce peuple fait voyager les mots. Ces termes définissent les différentes manières de vivre et les différents pays traversés. Leur signification reste très nuancées et complexe.

Gadjo/Gadjé/Payos : le non gitan, le non voyageur

bohémien : terme du Nord de le France les premiers tziganes arrivés sous le régime du Roi Sigismond : « Roi de Bohème »

Gitans : tziganes du Sud de l'Espagne, France, Portugal, Afrique du Nord. (de l'espagnol : Gitano : dérivé de egyptano, gipsies en Angleterre)

Manouches : Appellation utilisée en Belgique, Allemagne, Italie et France. Signification « peuple des hommes ». Viendrait du tzigane « manus » : « homme », proche de l'allemand « mensch » qui signifie également « homme ». Probablement le forain Français, Allemand, Italien.

Roms : terme central actuel, écho d'une éthymologie indienne ancestrale signifiant comme Manouche « l'homme ». Rom est le nom donné aux tziganes d'Europe centrale et de l'Est. On trouve aussi des Roms au Canada, en Afrique du Sud et en Australie.

Romani chib : langue parlée par les Roms

Sinti : tziganes, manouches d'Italie, du Piémont. En Italien zingaro (pluriel : zingari)

Tziganes/tsiganes/tigani : terme d'une langue d'Europe Centrale probable, en allemand Zigeuner, en hongrois : zigani, en Grèce : athinganos « celui qui ne touche pas ». Nom générique des voyageurs.

Nomade : (définition gitane) « nomade signifie liberté, chants, musique, toutes ces choses que nos ancêtres nous ont laissés en héritage. Et puis, il y a la souffrance endurée au cours des siècles. Nous avons tellement été malmenés, chassés, emprisonnés. » propos de Matéo Maximoff

Leur histoire :

Voilà un peuple qui n'a pas d'histoire officielle. Même s'il n'y a rien d'authentifié, il existe quelques hypothèse.

Les tziganes seraient d'origine indienne (ressemblance physique, linguistique, et musical)

leur voyage :

Après l'Inde, leur première destination, ils seraient allés en Iran, puis la Turquie, l'Europe de l'Est, la Roumanie, les Carpates, l'Europe de l'Ouest, puis probablement l'Egypte, et l'Afrique du Nord.

Il n'y a jamais de conquête dans leur voyage. Ils se promènent tout simplement. Ce sont des voyageurs qui souhaitent être libre. Pourquoi leur reprocher leur mode de vie ?

Mode de déplacement :

A pied, à cheval, une tente installée sur un chariot (Verdine), la roulotte, en Espagne certains vivaient et vivent encore aujourd'hui dans des grottes et après la caravane puis pour beaucoup actuellement la sédentarisation ils habitent dans des maisons ou appartement en banlieue.

Leur culture :

Ils s'imprègnent des cultures et des religions des pays traversés (ex : 24/05 St Maries de la Mer) Leur culture change au cours du temps. Il est difficile de décrire la culture d'un peuple qui rassemble plusieurs peuples (Roms, Gitans, Manouches)

Nous essaierons de la découvrir lors de notre voyage.

Drapeau :

 

Le drapeau Tzigane/Rom bleu et vert adopté en 71 par le Congrès mondial Tzigane porte en son centre une roue rouge. Cette roue symbolise la Verdine, et peut être aussi pour des gens censés être partis d'Inde le cycle des réincarnations bouddistes.

Chant officiel :

texte original en romani, il en existe 2 variante, en voici une :

DJELEM DJELEM - L'HYMNE ROMANI

Poème de Jarko Jovanovic, auteur tzigane,
originaire de l'ex-Yougoslavie, né en 1925. 

La plupart des membres de sa famille ont été déportés et sont morts à Auschwitz. 
Ce poème est devenu l'hymne des Gitans au Premier Congrès Mondial Romani à 
Londres, Angleterre, le 8 avril 1971

Romani

Djelem, djelem, lungone dromensa
Maladilem baxtale Romensa 
Djelem, djelem, lungone dromensa
Maladilem baxtale Romensa. 
Ay, Romale, Ay, Chavale, 
Ay, Romale, Ay, Chavale. 
Ay Romale, katar tumen aven 


Le tserensa baxtale dromensa 
Vi-man sas u bari familiya 
Tai mudardya la e kali legiya. 
Aven mansa sa lumiake Roma 
Kai putaile le Romane droma 
Ake vryama - ushti Rom akana 
Ame xutasa mishto kai kerasa. 
Ay, Romale, Ay Chavale, 
Ay, Romale, Ay Chavale. 


Traduction Française


J'ai voyagé sur de longues routes
J'ai rencontré Roma chanceux
J'ai voyagé largement
J'ai rencontré Roma chanceux
Oh, Romani adultes, Oh Romani jeune homme
Oh, Romani adultes, Oh Romani jeune homme
Oh, Roma, de partout où vous êtes venus


Avec vos tentes le long de routes de fortune
J'avais aussi une fois une grande famille
Mais la légion noire les a assassinés
Venez avec moi, Roma du monde
Là où les routes Romani ont été ouvertes
Maintenant est le temps - se lèvent, Roma,
Nous réussirons où nous faisons l'effort.
Oh, Roma adultes, Oh, Roma jeune homme
Oh, Roma adultes, Oh, Roma jeune homme.

Lien vidéo  http://www.youtube.com/watch?v=yDErpuA9Acc

Quelques dates :

XIVe – Xve siècles : les populations tziganes s'enracinent en Europe, à partir de Byzance

1850-1868 : l'esclavage des Roms est aboli en Europe orientale

1895 : En France, le premier recensement des « Bohémiens et nomades » dénombre 400 000 personnes itinérantes, dont 25 000 Bohémiens

1907 : le chambre des députés vote un ordre du jour pour débarrasser le pays des « incursions des bandes de romanichels »

1912 : la loi du 16 juillet sur « l'exercice des profession ambulantes » institue le carnet anthropométrique obligatoire jusqu'en 1969

1917-1933 : des Roms participent à la Révolution russe. Création du Théatre Romen à Moscou

1939-1945 : au moins 300 000 Tziganes européens meurent dans le génocide

1958 : Tous les Etats du bloc communiste promulguent des lois anti-Tziganes et interdisent définitivement le « nomadisme »

1971 : Constitution du Comité International tzigane, qui deviendra l'Union Romani. La journée internationales des Roms sera fixée le 8 avril

1990 : En France, la loi Louis Besson oblige les communes de plus de 5 000 habitants, à mettre à disposition des nomades, des aires de stationnement à proximité des écoles, sanitaires, bornes électriques, point d'eau, des commerces. Ils disposent d'un carnet de circulation et peu de gens le savent paient leur séjour (prix par emplacement et par jour, eau, électricité, caution...)

2000 : Le 5 juillet, le Parlement français adopte la loi relative à « l'accueil et l'habitat des gens du voyage ». En 2008, seules 42 % des 42 000 places d'accueil jugées nécessaires avaient été aménagées

2005-2015 : Initiative européenne pou la Décennie de l'inclusion des Roms

2010 : démantèlement des camps de Roms en France, politique sécuritaire...

Aujourd'hui :

En France, en 2010, les gens du voyage font l'objet de tous les amalgames, ils servent de boucs émissaires. N'oublions pas que le peuple des gens du voyage rassemble différents groupes avec plusieurs nuances : les Gitans (Espagne, Portugal, France), les Manouches (forains Français, Allemand, Italien), les Roms (Tziganes des Hongrie, de Roumanie, d'Europe de l'Est)

Les Roms, un peuple :

Actuellement, rejetés de partout, nomade presque par obligation. Ils viennent d'Europe de l'Est (Bulgarie, Roumanie). Ils ont d'abord été sédentarisé par force sous le régime communiste. Et pour le travail, pour vivre, certains sont restés nomades. Puis après le chute du communisme, les structures qui aidaient les Roms se sont faites de plus en plus rare. Ils subissent un racisme insupportable en Roumanie. Méprisés depuis des siècles dans leur pays, ils viennent chercher une vie meilleure à l'ouest.

En France, leur arrivée est très récente, 2005. Leur conditions de vie sont déplorables. (ils mendient, vivent dans des épaves de voitures, squattent des apparts …) Leurs droits en France sont très limités, ils ne peuvent pas être accueillis sur des aires d'accueil des gens du voyage. Ils ne peuvent rester plus de 3 mois en France (car la Roumanie ne fait pas encore partie de l'espace Schengen : prévu en mars 2011). Ils ne peuvent prétendre au statut de réfugiés politique malgré leur situation d'exclusion. Ils doivent avoir un titre de séjour, s'ils veulent travailler en France et avoir une autorisation de travail.

N'oublions pas les évènements inacceptables qu'à fait subir l'Europe aux gens du voyage (génocide des juifs et des tziganes 39-45, carnets anthropométriques à viser dans chaque communes au départ et à l'arrivée, les gens du voyages sont restés dans les camps de concentration jusqu'en 1946 …). Quand accepterons nous la différence ? Les droits humains ne sont pas réservés à une élite. L'exclu qui angoisse nos société d'aujourd'hui a le droit à le différence. Traitons les comme des être humains pour les aider.

Sources documentaires : le monde magazine septembre 2010, le Rennais (magazine de l'information municipale, octobre 2010), Les Gitans de François Coupry (les Essentiels Milan)